Je n’ai aucune prétention à donner des leçons à qui que ce soit, simplement, peut-être à faire part des réflexions d’un septuagénaire toujours intéressé par l’évolution du monde et particulièrement de son pays, la France.
Je ne suis pas du tout un nostalgique du passé et d’un âge d’or (qui n’a d’ailleurs jamais existé..) quelque fois sous-entendu dans les commentaires de journalistes ou de démolisseurs de notre temps. Ce temps que pour ma part j’apprécie, même s’il change un peu trop rapidement pour les humains que nous sommes.
Ayant hélas ! une certaine vision de ce passé ( j’avais 20 ans en 1954) je peux témoigner que ce temps là n’avait rien d’idyllique ! Ce qui ne m’a pas pour autant rendu malheureux.. à 20 ans on a (en tout cas en ce temps là c’était ainsi) l’optimisme chevillé au corps.
Pour les questions matérielles, nous vivions la décennie d’après guerre, la France et l’Europe étaient en pleine reconstruction et sur ce point il est vrai que le travail ne manquait pas.
Cependant pour le commun des mortels ( et j’en faisais partie, quatrième enfant sur cinq, de parents paysans et ayant perdu mon père à 11 ans..) il n’existait pas, ou très peu de secours collectifs, il nous a donc fallu travailler très tôt malgré de bonnes possibilités scolaires.
Cette confrontation précoce à la vie active fut d’ailleurs une très bonne école, il est vrai que par ailleurs la lecture a été pour moi (et est toujours) une passion. Ce que je n’ai pas pu apprendre au lycée je l’ai donc appris ”sur le tas” et dans les livres, même si il y a quelques lacunes.
Depuis la France, l’Europe et le monde ont bien changé :
- Sur le plan matériel c’est une véritable révolution, nous sommes passés de l’époque de la TSF à l’IPAD (je prends entre autre cet exemple) en un peu plus de 50 ans !
- Sur le plan des mœurs, du “Tout interdit” au presque “Tout permis”. Sur ce sujet, comme sur d’autres chacun peut avoir son jugement, reconnaissons cependant que le tout interdit, ne pouvait pas durer dès lors que les moyens de parer aux inconvénients précédents existaient ! Cette liberté a aussi été bénéfique dans la plupart des domaines de nos existences.
- En France et en Europe de l’Ouest en particulier la liberté d’entreprendre et la démocratie ont conduit à un progrès du niveau de vie inimaginable dans les années 50. Cela a aussi permis de mettre en place au fil du temps des “avantages sociaux” conséquents qui ont changé la vie des personnes au chômage ou en détresse.
Certes, pour autant tout n’est pas roses, mais je pense que l’on a fait de très grands progrès dans ces presque 6 décennies.
Aujourd’hui nous vivons des temps plus difficiles, faute d’avoir été assez prévoyant, et cela depuis une trentaine d’année.
Nos gouvernants ont accumulé les déficits d’année en année, sans doute par manque de courage, mais pour ce qui me concerne, je pense que nous avons tous notre part de responsabilité en pensant que cela durerait toujours et en surtout, en le laissant croire à nos enfants !
Il faut donc réformer, mais en France ce n’est pas facile, car nous avons une partie de l’opinion qui rêve toujours du collectivisme - nous sommes d’ailleurs sur ce plan là une “curiosité”- en effet tous les peuples démocratiques, y compris les partis de gauche ont rompu avec cette idéologie utopiste et dangereuse ! Les expériences sanglantes des pays de l’est et de la Chine l’ont suffisamment prouvé.
Seules à mes yeux, l’économie libérale et la démocratie permettent de faire fonctionner correctement un pays. Je suis, du moins je le pense, un “Libéral” au sens “tocquevilien” du terme. Je crois à l’économie de marché dans une démocratie qui fixe les règles du jeu.
Mais comme Tocqueville, je place la liberté avant l’égalité. Je crois à l’égalité des chances, et à l’équité, mais je suis allergique au collectivisme dans tous les cas.
Il y a une citation que j’aime bien c’est celle-ci : “On parle souvent de sacrifier la liberté de chacun à la liberté collective. Stupidité ! Il n'y a pas de liberté collective : il n'y a que des libertés individuelles. “ [Jean-Charles Harvey]
Voila ma “petite histoire” ainsi que les convictions que je me suis forgé au fil de la vie. Je suis prêt à en discuter ainsi que sur tout autre sujet, j’aime beaucoup la discussion, à condition qu’elle soit respectueuse des convictions de chacun.